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L'utilisation de ces ratios en analyse crédit

Les ratios vont apprécier la répartition des ressources financières, à savoir  les fonds propres, les dettes financières et emprunts obligataires à long  terme, et les dettes financières à court terme.

Le ratio d’autonomie financière

Fonds propres / Dettes financières (brutes ou nets de la trésorerie et des VMP)

A titre indicatif, dans les holdings dites LBO, qui financent donc le rachat d’une cible et n’ont généralement comme actifs au bilan que les titres de cette cible, ces derniers étant nantis au profit des prêteurs, le ratio oscille entre 25% et 100%. Etant entendu que plus le ratio est faible, plus le montant de fonds propres investi est faible, et donc plus la probabilité de défaillance du holding LBO est forte.

Il existe des variantes :

  • Dettes financières (brutes ou nets) / Fonds Propres
  • Fonds Propres / (Dettes financières (brutes ou nets) + Fonds Propres)

Le plus utilisé des ratios d'endettement est le ratio d'autonomie ou d'indépendance financière, le tout appartenant à la grande famille dite des ratios de « leverage » (levier).

Les ratios de capacité d’emprunt moyen/long terme

Les ratios permettent au prêteur à moyen et long terme d’apprécier la capacité de l'entreprise à rembourser ses  dettes financières à moyen et long terme. 

Les ratios (et leurs  inverses) usuels sont :    

  • Dettes Financières (brutes ou nets) (« DF ou DFN ») / EBITDA  (« Excédent Brut d’Exploitation »)
  • Dettes Financières (brutes ou nets) / EBIT (« Résultat  d’Exploitation »)     
  • Dettes Financières (brutes ou nets) / Cash-Flow (où le  "cash-flow", qui a minima est assimilable à la « CAF » ("capacité  d'autofinancement") qui correspond à la somme du résultat et des dotations  aux amortissements et aux provisions, moins les reprises de provisions, ou correspond  à la somme de la CAF, de la variation du Besoin en Fonds de Roulement, des  investissements nets des cessions.)

Le plus utilisé de ces ratios est le ratio DF/EBITDA.

Dans les holdings dites LBO, qui financent donc le  rachat de la cible (PME) et n’ont généralement comme actifs au bilan que les  titres de la cible, ces derniers étant nantis au profit des prêteurs, le ratio  oscille entre 2,5 et 3,0  pour les financements bancaires.

Les banques prêtent généralement sur 7 ans aux holdings LBO, et se remboursent grâce aux dividendes remontant de la cible. Les dividendes de la cible sont, pour simplifier, un EBITDA ayant subi l’impôt, donc réduit d’un tiers, ce qui portent le ratio en ajustant cet EBITDA entre 4,8 et 5,5, soit grosso modo à l’équivalent de 5 à 6 ans de l’intégralité des résultats de la cible affecté au remboursement de la dette financière (hors frais financiers). Sur la base d’un taux de 5%, l’impact sur 7 ans en coût financier est l’équivalent d’une demi année EBITDA (soit 0,5x) en plus pour le ratio, soit en fait un ratio ajusté de 5,3x à 5,8x, ce qui sur 7 ans représente alors de l’ordre de 80% des résultats de la cible sur les 7 années à venir.

Ainsi, plus le ratio est élevé, plus le nombre d’année nécessaire au  remboursement des dettes financières est élevé, et donc plus la pression sur  les résultats de la cible sont forts, et donc plus probabilité de défaillance  du holding LBO est forte.

Ces ratios appartiennent  plus à la grande famille dite des ratios de « coverage » qui ont un  pendant sur la capacité de l’entreprise à couvrir ses engagements financiers en  cours, voire à court terme.

Ratios de couvertures des frais financière

On citera notamment les ratios usuels pour la couverture des frais financiers tels que :

  • EBITDA / Frais Financiers
  • EBIT / Frais Financiers     

On considère, pour la plupart des PME, qu’un ratio  équivalent à 3 est nécessaire. Si on considère que les PME sont en moyenne endettées  sur 4 ans :  si le ratio est de 3, alors les frais financiers représentent 1/3 de l’EBITDA, et 2/3 de l’EBITDA au  maximum peut être consacré au remboursement des emprunts, ce qui, sur 4 ans,  représenterait l’équivalent de 2,7 fois l’EBITDA (ou 2,7 années d’EBITDA) un  ratio que l’on retrouve plutôt dans les LBO sur des financement sur 7 ans.. A  ce niveau d’endettement, l’entreprise est donc relativement endettée. Si le  ratio réel est encore plus élevé, le risque est donc très fort. En revanche, si  le niveau d’endettement réel est plus faible que 2,7 fois l’EBITDA, avec donc  ce ratio de 3 (EBITDA/FF), cela signifie que les taux d’intérêts sont élevés, ce  qui doit alerter l’analyste crédit. Cela pourrait par exemple signifier que des frais financiers liés à des financements hors-bilan (escompte, factor, dailly…),  et donc des financements additionnels, sont à prendre en compte dans le calcul  de l’endettement réel de l’entreprise. 

Les banquiers utilisent aussi beaucoup le  ratio de « coverage » suivant :

(Frais financiers + remboursement annuel de dettes financières) / Cash-Flow de l’année (retraité des frais financiers)

Si le ratio est inférieur à 1, ou son inverse est supérieur à 1, alors l’entreprise génère suffisamment de cash-flow pour rembourser ses dettes.  Dans le cas contraire, l’entreprise va devoir, soit s’endetter encore plus, soit puiser dans sa trésorerie, soit augmenter son capital ou équivalent, afin d’être en mesure de respecter son échéancier de dettes financière.

Dans un LBO, on trouvera généralement ces trois types de ratios, appelés alors « covenants financiers ». Dans les financements bancaires plus traditionnels, on trouvera parfois un ratio financier, voire deux, jamais trois. Enfin, dans les financements dits obligataires, et notamment dits High Yield, on trouvera rarement ce type de ratios financiers, on trouvera plutôt des déclenchements de cas de défaut liés à des « évènements » (changement de contrôle, fusion, cession, défaut sur les autres dettes financières…).

Les ratios de solvabilité

Ils sont plutôt l’apanage des spécialistes des financements à court terme. A ces ratios s’ajoutent alors tous les ratios d’analyse du BFR (en jours de CA TTC ou HT…).

Ces ratios doivent valider la capacité de l’entreprise de rembourser rapidement  ses dettes de court terme avec ses ressources disponibles. L’exemple le  plus classique est le ratio de solvabilité générale : Actifs circulants (y  compris trésorerie et VMP) / Passifs circulants (y compris dettes financières à  moins d’un an)




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